La literie dans tous ses états : d’hier à aujourd’hui

Aujourd’hui, il nous semble parfaitement normal de nous rendre dans une grande surface pour acheter de nouvelles literies ; de même, lorsque l’hiver approche, personne ne s’étonnera de vous voir changer de duvet pour parer aux nuits glaciales ; si l’on vous proposait de dormir sans coussin, seriez-vous étonné ? Sans doute ! Il est normal d’utiliser un coussin pour reposer sa tête.
Mais, au fond, pourquoi dormons-nous dans des lits ? Pourquoi avions-nous besoin d’inventer et de construire un meuble utilisé expressément pour dormir – pour ne rien faire, finalement ? Si, de nos jours, cet objet nous est plus que familier, nous aurions tort d’oublier que, durant des millénaires, nos ancêtres se sont passés de ce luxe qui nous semble aujourd’hui si évident. Et si nous remontions quelque peu le fil de l’histoire ?
Il y a plus de 6000 ans, nous étions encore un peuple de nomades, chasseur cueilleurs. Nous dormions autour du feu, à même le sol, sans bagage encombrant et donc sans literie d’aucune sorte. Avec notre sédentarisation progressive, le lit, à porteurs, d’abord, puis plus ou moins tel que nous le connaissons aujourd’hui, apparaît : plus besoin de se déplacer pour dormir, le lit devient alors un repère, marque d’un établissement au sein d’un territoire bien défini. De l’Égypte Ancienne à l’Empire Romain, en passant par la Grèce Antique, le lit devient alors un symbole d’opulence : le bois est sculpté pour représenter divers animaux ou alors richement orné de pierres précieuses, d’or, d’ivoire, d’écailles. Les étoffes sont riches et délicates : elles sont étalées les unes sur les autres au-dessus de lanières en cuir, ancêtres du drap-housse sur l’ancêtre du sommier. Les coussins sont brodés de petits détails, tandis qu’en lieu et place de duvet, on dispose de chaudes peaux de bêtes à portée de main. A mesure que la décoration d’intérieur se développe, le lit aussi, ainsi que tout ce qui l’accompagne : les literies, certes, mais également les différents éléments qui composent le lit : on passe de la peau de chèvre tendue d’eau au matelas et son drap-housse élaboré, de la fourrure aux plumes d’un duvet et de la position assise du Moyen-Âge à la position couchée contemporaine, bien que les deux nécessitent des coussins…!